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Stabilité spatiale

Dans un billet précédent (Divergence et convergence), je présentais un graphique comparant les températures estivales pour la Suisse aux anomalies de fonte de glaciers et aux densités des cernes. Cette comparaison étant, à mon avis, du plus grand intérêt, j'en donne ici une version un peu différente.


Fig. 1 Températures

Je discuterai plus particulièrement de la courbe CRUTEM3 que j'ai ajoutée. L'excellente corrélation entre la courbe CRUTEM et la courbe suisse malgré le fait que les données proviennent essentiellement de stations différentes (voir la figure 2) illustre la remarquable stabilité géographique des anomalies de températures.


Fig 2 Cellule 5 à 10 ° Est, 45 à 50 ° Nord. Les cercles signent les stations utilisées par CRUTEM et les points celles de la série suisse (Météo Suisse).

De cette remarquable stabilité géographique des anomalies, on pourrait être tenté de conclure que cela affaiblit l'hypothèse de perturbations importantes car une stabilté des perturbations paraît à priori peu probable.

Examinons donc l'hypothèse alternative qui est de poser que les perturbations sont négligeables. Nous avons vu que les évolutions des stations individuelles étaient très variées (voir par exemple Sion, Sils-Maria et Chaumont). La bonne corrélation n'est donc qu'un effet statistique. Si les perturbations sont négligeables, il faut donc imaginer que l'évolution climatique régionale influe sur les stations avec une forte composante aléatoire. C'est une hypothèse physiquement singulière qui peut être écartée. Au contraire, si l'effet climatique est exactement le même sur toutes les stations mais que seule l'augmentation des perturbations a un caractère aléatoire (répartition spatiotemporelle), cela correspond exactement à ce que nous pouvons attendre. Que statistiquement, ces perturbations soient régulières n'est pas surprenant car elles ont pour origines des caractères lourds du développement (voir en bas de page ).

L'évolution des anomalies de températures d'une cellule CRUTEM nous permet également de mettre toute cette problématique à sa juste échelle. L'approche déficiente de l'évolution des températures n'est en rien un problème particulièrement helvétique.

ab17 30.10.2011